Frontalier belge, Manager dans une entreprise au Luxembourg depuis plus de 20 ans, salaire mensuel de 15.000 € : vous êtes victime d’un licenciement économique. À quoi pouvez-vous prétendre en cas de chômage ?

La réponse ? Un choc frontalier !

Contrairement à ce que beaucoup imaginent, ce n’est pas le Luxembourg qui vous indemnisera en cas de perte d’emploi… mais bien la Belgique, votre pays de résidence.

Et le montant versé ne reflètera en rien vos 15.000 € brut mensuels.

 

Conditions d’octroi des allocations en Belgique ?

En effet, selon la réglementation européenne en matière de sécurité sociale, ce sont les règles de votre pays de résidence qui s’appliquent pour le calcul et le paiement des allocations de chômage.

Résultat : malgré des années de cotisations versées au Luxembourg, vos indemnités seront plafonnées selon les barèmes belges, très éloignés de votre niveau de vie antérieur.

Pour bénéficier des allocations de chômage en Belgique, vous devez remplir plusieurs conditions fixées par la législation belge. Dans notre exemple, elles sont remplies :

  • 20 ans de travail = durée d’activité suffisante
  • Licenciement économique = licenciement involontaire
  • Inscription au Forem comme demandeur d’emploi (pour la Wallonie)
  • Disponibilité sur le marché de l’emploi, avec obligation d’accepter des offres convenables

 

Montant et durée des allocations : une forte chute de revenu !

Les allocations sont calculées non pas sur votre salaire réel, mais sur une base plafonnée, fixée par l’ONEM. Voici ce que cela donne pour un salaire de 15.000 € brut/mois :

    • Mois 1 à 3 :
      65 % de 3.299 € = 2.144 € net/mois
    • Mois 4 à 6 :
      60 % de 3.299 € = 1.979 € net/mois
    • Mois 7 à 12 :
      60 % de 3.075 € = 1.845 € net/mois

À noter : pour une personne résidant au Luxembourg et perdant son emploi sur place, ce sont les règles luxembourgeoises qui s’appliquent — et les indemnités de chômage sont dans ce cas bien plus élevées.

En résumé

Travailler au Luxembourg offre des salaires attractifs, mais en cas de licenciement, les droits au chômage dépendent uniquement de votre pays de résidence.

Pour les frontaliers belges, le retour à la réalité peut être brutal :

vous cotisez haut, mais vos allocations restent plafonnées bas.

Mieux vaut le savoir avant que cela ne vous tombe dessus.