Rarement un événement n’a autant fait parler et lancer des réflexions dans la gestion informatique d’entreprises.
Un peu d’histoire :
VMware n’est plus à présenter dans le monde de l’IT. Depuis sa création en 1999 et l’arrivée du premier ESX Server en 2001, cette société est devenue très rapidement la référence incontestée dans la virtualisation.
Son développement phénoménal s’est fait également au travers de plusieurs rachats au fil des ans. Racheté par EMC en 2004. EMC lui-même acquis par Dell en 2016, les produits développés par VMware ne pouvaient que profiter de ces grands groupes.
Mais en 2021, Dell annonça vouloir se séparer de VMware, et c’est l’entreprise américaine Broadcom qui se positionna pour la reprise.
Qui est Broadcom ?
Au même titre que Qualcomm et Mediatek, Broadcom était à l’origine une société développant des puces électroniques. (notamment utilisées dans les Raspberry pi)
Ces dernières années, la société a fait bons nombres d’acquisitions stratégiques, dont Computer Associates et Symantec.
VMware, avec 61 milliards de dollars, représente leur plus grande acquisition à ce jour.
Comme dans tout rachat, il était à prévoir des changements de politiques au sein de la société, mais dans le cas de VMware, ceux-ci ont un impact très important sur les clients.
A partir d’octobre 2023 toutes les négociations en cours pour des licences ou des renouvellements avaient été suspendu, laissant présager un remaniement des packs et des tarifs. Au début décembre, l’information la plus importante est tombée :
Broadcom a annoncé la fin des licences perpétuelles VMware.
Jusqu’en 2023, il était possible d’acheter ces licences de manière perpétuelle, et de ne souscrire qu’à un support annuel (qui n’était pas toujours pris, surtout dans le cadre de petite société), désormais VMware se calque sur le modèle économique du Cloud Microsoft en passant par abonnement.
D’ailleurs une page décrivant tous les produits concernés a été publié :
https://kb.vmware.com/s/article/96168
Depuis quelques jours, beaucoup d’informations remontent concernant le nouveau modèle et surtout les tarifs associés.
Le constat est simple : beaucoup veulent remplacer VMware par une autre solution de virtualisation. Certains font état de nouvelles propositions 2 à 3 fois plus cher que leurs précédentes offres pour des services identiques.
Bien que très en avance, VMware n’a heureusement pas le monopole de la virtualisation.
Faisons un tour des solutions existantes et éprouvées :
Microsoft – Hyper-V :
Fonctionnalité des Windows Server, Hyper-V a pu prouver sa fiabilité au fil des ans, mais 2 choses à prendre en compte :
> Le type de licence : Windows Server Standard est limité à 2 VM par Host Physique, là où Windows Server Datacenter n’est pas limité (mais les prix seront relativement élevés)
> Le management : de base, la console Hyper-V est limitée, et dans le cadre d’une infra plus conséquente, il faudra prendre la suite System Center Solutions (gestions des VM + Monitoring) qui là encore à un coût.
En revanche le point important à souligner, c’est qu’en faisant tourner des machines Windows sous Hyper-V, vous n’avez plus besoin de prendre de licences Windows supplémentaires par machine.
Nutanix :
Il y a quelques années apparu l’hyperconvergence, autrement dit, le fait de pouvoir acheter une infrastructure clé en main (Serveur/Disques/Reseau/Logiciel pour le faire fonctionner). Nutanix est celui qui est resté en concurrence avec d’autres solutions sur base VMware.
Il utilise son propre Hyperviseur (AHV, basé sur KVM), mais nécéssite d’avoir un matériel certifié, aussi il est important de verifier le matériel que vous avez actuellement.
Son grand avantage est sa simplicité d’utilisation avec son interface claire
Ces 2 premières solutions resteront assez coûteuse alors passons sur les 2 outsiders qui méritent réellement d’être connus :
Proxmox:
C’est une solution basée sur KVM et développée en Autriche, depuis 2008.
L’engouement pour cette solution ne cesse de croître d’année en année, d’une part par la flexibilité du système, et d’autre part par les fonctionnalités qui y sont rajoutés.
Bien sûr, nous sommes encore loin du niveau de VMware, mais c’est une solution prometteuse qui permet de réduire les coûts considérablement. Il propose également un système de backup indépendant et performant.
Chaque suite est proposée de manière Open-Source pour la tester. Il est ensuite possible de souscrire au support pour un tarif raisonnable (de plus, ils sont très réactifs).
XCP-NG
Enfin la dernière solution, est à mon sens, la moins connue, mais mérite autant d’intérêt que Proxmox cité ci-dessus.
XCP-NG est un dérivé de la suite XenServer proposée par Citrix. Elle fait de base parfaitement son travail, mais le véritable intérêt de cette solution est que la société française (Vates) qui assure son suivi a développé toute une suite logicielle pour faciliter son management : Xen-Orchestra.
La suite Xen-Orchestra est clairement orientée pour les gens qui ne souhaitent pas perdre de temps et aller à l’essentiel dans son management.
Là encore, il est possible de démarrer son infrastructure en Open-Source puis de prendre du support.
Bien évidemment, nous ne citons pas dans cet article toutes les solutions possibles sur le marché. De plus, il est clair que ces solutions n’ont pas toutes les fonctionnalités poussées disponibles dans les licences complètes VMware. Mais dans le cadre d’une infrastructure « simple », et pour remplacer, par exemple, une infrastructure VMware Essential ou Essential Plus, ces produits feront plus que l’affaire.
Si vous avez des questions, souhaitez évaluer ou entamer une migration sur l’un de ces produits, n’hésitez pas à nous contacter.